Marcel Rostin
Un officier du 15e corps
Carnets de route et lettres de guerre de Marcel Rostin (1914-1916)
jeudi 9 avril 2015
Collection « Mille mots chuchotés ».
Présentés et annotés par Olivier Gaget avec une postface de Jean-Marie Guillon.
256 pages, format 165 x 230 mm, 80 illustrations en noir-et-blanc.
ISBN 9782952756426, 22 €
Un officier face à la réalité de la guerre
Lorsque la guerre éclate, le lieutenant Marcel Rostin dirige une section de la 5e compagnie du 112e RI. La guerre, il s’y est préparé : depuis 1900, il est sous les drapeaux, a parfait sa formation militaire à Saint-Maixent et s’est révélé excellent instructeur et conférencier. Officier d’active, il va chaque soir écrire avec soin et précision sa vie au front dans des carnets puis, à partir de décembre 1914, dans des lettres adressées à son oncle.
Mais très vite, la réalité échappe à la représentation que se faisait l’officier du conflit : la retraite en Lorraine (août 1914) sanctionne la doctrine inadaptée de l’offensive à tout prix, et la stabilisation du front dès l’hiver 1914, qui met face à face des lignes de tranchées, « ne ressemble en rien aux batailles du début où l’on entrait sans hésiter dans la fournaise ».
Et dans cet enfer, Marcel Rostin loue sans cesse les qualités de « ses » poilus du Midi, injustement jugés responsables de la retraite du 15e corps à Dieuze (20 août 1914). Chevalier de la Légion d’honneur, décoré de la croix de guerre, le capitaine Rostin sera évacué en juillet 1916.
Retranscrits et annotés par Olivier Gaget, à partir des copies réalisées puis exploitées par Jules Belleudy pour son ouvrage Que faut-il penser du XVe Corps ? et postfacés par Jean-Marie Guillon, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Provence, ces carnets et ces lettres apportent un éclairage original et profond sur l’expérience d’un officier d’active plongé dans la Grande Guerre.
Un officier du 15e corps
Sommaire du dossier de presse
Article de Jean Luc Icard, Haute Provence info du 1er août 2008
Article de Julien Mary sur le site du CRID 1914/1918 (collectif de recherche international et de débat sur la guerre de 1914-1918), février 2009
Émission « Un livre, un jour » par Josiane Chériau diffusée le 9 mai 2009 sur Radio Zinzine
Note de lecture de Marcel F.-X. Emmanuelli, Provence historique, n°239, janvier-mars 2010
Note de lecture
Olivier Gaget, Un officier du XVe corps. Carnets de route et lettres de guerre de Marcel Rostin (1914-1916). Saint-Michel-l’Observatoire, C’est-à-dire éditions, 2008, 264 p.
Affecté à un corps qui eut son heure de calomnie au début de la guerre, Marcel Rostin, qui servit avec distinction, a laissé un ensemble de notes témoignant des conditions du combat. Leur éditeur les a fait précéder d’une présentation très complète de l’homme et de l’officier et les accompagne d’un grand nombre de notes judicieuses et très précises et d’un lot de photographies de bonne qualité. Sur les horreurs de la grande boucherie elles n’apportent rien de nouveau. Elles valent avant tout par ce qu’elles révèlent de l’homme, un officier formé dans l’esprit de la revanche, patriote, paternaliste avec ses soldats, imperméable aux faiblesses, grand « bouffeur » d’un boche qu’il ne cesse de dévaloriser, chantre de la « race française », conscient du bourrage de crâne confié à la presse (qu’il « comprend » !). Cette publication aurait mérité d’être resitué dans le mouvement d’endoctrinement de la population par la propagande à grande échelle, avant comme pendant le conflit, qui est l’une des caractéristiques de la guerre nouvelle.
Marcel F.-X. Emmanuelli, Provence historique, n° 239, janvier-mars 2010, p. 98.
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Un officier face à la réalité de la Grande Guerre
90 ans que la Grande Guerre cessait et avec elle l’immense charnier qu’elle avait engendré. Pas une famille française épargnée, toujours un fils, un père, un frère ou un oncle passé de vie à trépas dans les tranchées du Nord‑Est de la France ou ailleurs. On a beaucoup écrit sur ces pages noires de l’histoire du vieux continent, beaucoup certes, mais peut‑être jamais assez car tout témoignage entretient la mémoire collective et abonde dans le sens de la raison gardée pour le futur. Certes les temps ont changé, certes l’Europe aujourd’hui apaisée (présidée en ces temps estivaux par la France) n’a plus la même configuration, mais l’avenir de l’Homme ne se nourrit‑il pas des errements de son passé.
La petite maison d’édition "C’est‑à dire", construite autour de la pugnacité de Mireille et Pierre Coste à Saint-Michel‑l’Observatoire, a mis sous presse les Carnets de route et lettres de guerre de Marcel Rostin (1914-1916).
256 pages, 80 illustrations présentées et annotées par le chercheur passionné Olivier Gaget et préfacées par Jean‑Marie Guillon (professeur d’histoire contemporaine à l’université de Provence), qui éclairent le quotidien des soldats. Un au jour le jour où la vie ne tient qu’à un fil bien différent des théories configurées sur les cartes d’état‑major. Marcel Rostin, jeune "lieut" dirige une section de la 5e compagnie du 112e régiment d’infanterie. Formé à Saint-Maixent, il s’était certes préparé au combat, mais l’enfer de 1914 fut vite à ses portes, balayant certitudes et théories. Officier d’active, il va chaque soir coucher avec précision et minutie sa vie au front dès l’hiver 1914 et adresser ses lettres à son oncle.
Dans cet enfer des terres frisquettes du Nord et de l’Est le lieutenant Rostin loue sans cesse les qualités de ces poilus du Midi, injustement jugés responsables de la retraite du 15e corps à Dieuze (ville aujourd’hui en lutte pour conserver sa garnison) le 20 août 1914. Chevalier de la Légion d’Honneur, Croix de Guerre, le promu capitaine sera évacué en juillet 1916.
Avec cet ouvrage C’est‑à‑dire offre un c’est à lire sur mesure, pour qui veut loin des clichés et des "on dit" découvrir l’horreur vécue par les poilus et partagée par leurs supérieurs.
Jean-Luc Icard, Haute-Provence info du 1er août 2008
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Témoignages de 1914-1918
Dictionnaire et guide des témoins de la Grande Guerre, par le Crid 1914-1918
Cet article de fonds rédigé par Julien Mary présente le parcours de Marcel Rostin (1877-1952).
Un extrait : « L’intérêt du témoignage du capitaine Rostin réside notamment dans le fait qu’il est un militaire d’active, officier issu de la troupe et fantassin de première ligne. Pour l’historien Jean-Marie Guillon, auteur de la postface, Rostin « voit la guerre en militaire » (p. 247). Officier répondant de ses hommes, enfant adoptif de la petite patrie provençale, il se sent par exemple « humilié lorsque les Méridionaux sont vilipendés ou lorsqu’ils ne se montrent pas à la hauteur » (Id.). A l’inverse, le 11 juillet 1915, il confie à son oncle sa fierté et son émotion à la vue du colonel épinglant « sur les poitrines de certains des miens l’emblème de la bravoure. […] Cela, plus que la mitraille et les charniers, donne la chair de poule. » (p. 151) Mais voyant effectivement la guerre en militaire, Rostin semble plus encore la voir en guerrier. Le 10 mai 1915, il avoue ainsi sa fébrilité à l’idée de la prochaine attaque allemande : « Ah ! tuer des Boches, en tuer beaucoup, loyalement, proprement, comme ce doit être bon ! On doit, après toutes leurs cruautés, éprouver un divin plaisir à exterminer cette vermine comme on écrase une punaise ou une araignée velue. Je deviens sanguinaire et vindicatif et, paré dans mon service pour l’attaque que l’on soupçonne, j’éprouvais ce matin une joie de bourreau à vérifier dans les tranchées, le jeu de mes engins blottis pour leur œuvre de mort. » (lettre du 10 mai 1915, p. 133)
Le 28 août 1914, il fait le point sur les combats depuis l’entrée en guerre et constate le puissant décalage entre guerre imaginée et guerre vécue. Et si pour lui des « erreurs graves » (carnets, p. 56) ont été commises, il doute de la capacité du commandement à en tirer des leçons : « Nous avons confondu l’offensive avec une vitesse grisante et folle, nous avons considéré les premiers engagements comme de grandes manœuvres, n’oubliant qu’une chose : les balles des fusils et surtout les obus et les canons. » (Id.) Quelques jours plus tard, il enfonce le clou, sa guerre n’est pas celle à laquelle on l’armée l’a préparé : « tous les enseignements dont on me nourrit, dont on me gave depuis 18 ans que je suis militaire, tout cela trouve ici, à chaque instant, sa contradiction même » (carnets, 2 septembre 1914, p. 75). »
Pour la suite, lire : http://www.crid1418.org/temoins/2009/03/06/rostin-marcel-1877-1952
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Documents joints
- Document (PDF – 360.5 ko)